Page 192 - Livre électronique des RFTP 2023
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P130. LES TROUBLES ANXIEUX DANS L’ASTHME DIFFICILE
: QUELLES PARTICULARITÉS ?
A. JEBALI₁,₂, S. LOUHAICHI₁,₂, B. HAMDI₁,₂, S. REJEB₁,₂, S. DEROUICHE₁,₂, S.
BESSIOUD₁,₂, J. AMMAR₁,₂, A. HAMZAOUI₁,₂
1PAVILLON B ET LABORATOIRE DE RECHERCHE LR19SP02 HOPITAL ABDERRAHMEN MAMI DE
L’ARIANA 2 FACULTE DE MEDECINE DE TUNIS, UNIVERSITE DE TUNIS EL MANAR
INTRODUCTION : L’anxiété est un facteur qui compromet le contrôle de l’asthme
difficile. La détermination des particularités de cette comorbidité est essentielle
pour mieux la prendre en charge. L’objectif de notre travail était de déterminer le
profil des patients asthmatiques qui présentent une anxiété.
METHODES : Nous avons mené une étude transversale et comparative de 50
patientes suivies pour un asthme difficile. La version arabe du score de
dépression/anxiété HAD a été utilisée pour poser le diagnostic d’anxiété (si A
supérieur à 11). Le contrôle de l’asthme a été évalué selon le score asthma control
test (ACT). L’étude a eu lieu entre Janvier 2023 et Mars 2023. Les patientes ayant des
antécédents psychiatriques ont été exclues. Nous avons comparé les patientes
selon la présence ou non d’une anxiété.
RESULTATS : Un trouble anxieux a été retenu chez 50% des patientes. Ces
patientes étaient plus jeunes (52,4ans ±11 ans versus 58,5ans±7.5 ans, p=0,04) avec
plus d’antécédents d’hypertension artérielle (p=0,02), de reflux gastro-œsophagien
(p=0,05) et d’obésité (p=0,04). Il n’y avait pas de différence significative concernant
l’âge du diagnostic de l’asthme, la durée de l’évolution de la maladie ni la présence
de mauvaises conditions socioéconomiques. Le contrôle des symptômes selon
l’ACT ainsi que l’observance thérapeutique étaient comparables dans les 2 groupes.
Le nombre moyen d’exacerbation par an était pus élevé dans la population
anxieuse (p=0,04) avec une corticothérapie orale au long cours plus prescrite dans
ce groupe de patientes (p=0,001). Ces patientes avaient nécessité plus
d’hospitalisation par an (2,25/an versus 0,83/an, p>0,001). L’antécédent de séjour en
réanimation avec ou sans ventilation mécanique n’était pas associé à l’anxiété dans
notre population.
CONCLUSION : L’anxiété était liée à un âge plus jeune et à plus de comorbidités
dans notre étude. La fréquence d’exacerbations ainsi que la corticothérapie orale
au long cours semblent favoriser les troubles anxieux dans l’asthme. L’entretien
psychologique ainsi que les exercices respiratoires sont des moyens proposés
permettant la prise en charge de ce profil de patients.
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