Page 71 - Livre électronique des RFTP 2023
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P35.  IMPACT DES CONDITIONS SOCIO-ÉCONOMIQUES
               SUR L’ÉVOLUTION DE LA TUBERCULOSE


               E. BEN JEMIA1, E. NEMSI1, K. CHAABI1, M. KHEDHIRI, Y. BEN ATTIG2, J. BEN AMAR1,
               MS. BOUDAYA2, H. ZAIBI1, H,AOUINA1

               1SERVICE DE  PNEUMOLOGIE,  HOPITAL CHARLES NICOLLE,  TUNISIE  2  SERVICE DE CHIRURGIE A,
               HOPITAL CHARLES NICOLLE, TUNISIE  FACULTE  DE  MEDECINE DE TUNIS,  UNIVERSITE TUNIS EL
               MANAR



               INTRODUCTION :  La Tunisie est un pays endémique pour la tuberculose  et
               touche surtout une population dite vulnérable.Il est  actuellement recommandé
               d’adapter la thérapeutique  au profil du patient en vue  d’une médecine
               personnalisée et assurer une prise en charge adéquate.

               Notre objectif était d’évaluer l’impact des conditions socio-économiques (CSE) sur
               l’évolution de la tuberculose.

               METHODES :  Nous avons mené une étude rétrospective incluant 166 patients
               hospitalisés, au service de pneumologie de l’hôpital Charles Nicolle de Tunis, pour
               tuberculose pulmonaire, et  ceci entre 2013  et  2022.Deux groupes ont  été
               individualisés :

                     G1 : les patients avec mauvaises conditions socio-économiques (n=102)
                     G2 : les patients avec des conditions socio-économiques moyennes ou
                      bonnes(n=64)

               Les conditions socio-économiques ont été classées en mauvaises, moyennes et
               bonnes selon la profession, le niveau d’étude et l’état de l’habitat.

               RESULTATS : L’âge moyen était comparable dans les deux groupes (41±16 ans
               dans G1 vs 46±18 ans dans G2) (p=0.98). Les deux groupes étaient à prédominance
               masculine (73,4 % dans G1 vs 84,3% dans G2 ; p=0,087). Plus de deux tiers des sujets
               étaient des fumeurs (G1 : 74,4% vs G2 : 71,8% ; p=0,7).  La toxicomanie était plus
               répandue parmi les patients avec de mauvaises CSE (G1 : 17 vs G2 : 4 ; p=0.01). Les
               symptômes cliniques étaient comparables dans les deux groupes sauf pour l’état
               général qui paraît plus altéré dans le G1 (p=0.02). Le délai de consultation était plus
               long dans le  G1 (38 ±10 jours vs 24 ± 12 jours ; p=0.033), alors que le délai de
               diagnostic était similaire (p=0,4). Le diagnostic de tuberculose était retenu par
               examen direct des bascilloscopies dans presque la moitié des cas (p=0,8).

               Les lésions radiologiques étaient plus étendues et bilatérales dans le G1 (p=0,01) et
               la tuberculose était plus disséminée et touchait 2 organes ou plus chez les patients
               du G1 (25% vs 2% ; p<0.01).

               La mauvaise observance du traitement était plus marquée dans le G1 (p=0.02). Le
               délai d’amélioration clinique était comparable dans les deux groupes (p=0,77). En
               revanche, le nombre de rechutes étaient plus élevé dans le G1 (p=0.03).



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