Page 170 - Livre électronique des RFTP 2023
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P111. HÉPATO TOXICITÉ DU TRAITEMENT
ANTITUBERCULEUX CHEZ LES PATIENTS ALCOOLIQUES
H. DHIFALLAH, H. ROUIS, C. MOUSSA, O. AGGOUNI, C. TURKI, A. KHATTAB, I. KHOUAJA,
I. ZENDAH, S. MAALEJ
PAVILLON 1, HOPITAL ABDERRAHMANE MAMI, ARIANA, TUNISIE
INTRODUCTION : La tuberculose est un problème majeur de santé publique dans
notre pays. Son traitement est assez lourd et prolongé, et il peut être responsable
des effets indésirables potentiellement graves. Cette dernière peut aller d’une
simple perturbation transitoire du bilan hépatique jusqu'à l’hépatite fulminante.
OBJECTIF : Comparer les effets indésirables hépatiques du traitement
antituberculeux en fonction de la consommation éthylique.
METHODES : étude rétrospective menée auprès des dossiers de 90 patients suivis
pour une tuberculose au pavillon 1 de l’hôpital Abderrahmane Mami, Ariana. La
population a été divisée en deux groupes : G1=72 patients non alcooliques et G2=18
patients alcooliques.
RESULTATS : L’âge moyen de notre population était de 45 ans ±18 [15 -86 ans] avec
une prédominance masculine (sex-ratio=5,43). La tuberculose pulmonaire était la
localisation la plus fréquente (56,7%) suivie par la localisation pleurale (21,1%), la
tuberculose ganglionnaire (4.4%), l’atteinte forme pleuro-pulmonaire (6.7%), et la
miliaire tuberculeuse et la poly-sérite tuberculeuse dans 1.1% chacune.
L’antécédent d’hépatite chronique a été présent chez 4 % de la population. Au bilan
pré-thérapeutique, le taux d’ALAT était normal chez 76 % des patients et perturbé
(8 fois la normale en moyenne) chez 9 % des patients. Concernant le taux d’ASAT, il
était normal chez 73 % des patients et perturbé (10 fois la normale en moyenne)
chez 11 % des patients. Pour le taux BT, il était normal chez 68 % des patients et
perturbé (6 fois la normale en moyenne) chez 7 %.
En comparant les patients du G1 et G2 on n’a pas noté une corrélation significative
entre la consommation d’alcool et la perturbation des transaminases dans le bilan
initial contrairement au taux de bilirubine totale qui était plus perturbé chez les
alcooliques (p=0,047). Le contrôle du bilan hépatique sous traitement
antituberculeux a montré que 28% des patients du G2 ont développé une cytolyse
hépatique contre 6% des patients du G1 (p=0,017) mais l’alcoolisme semble ne pas
voir un impact sur la gravité de la cytolyse (3 ± 1,91 fois la normale chez les non
alcooliques vs 4 ± 3,67 fois la normale chez les alcooliques ; p=0,235). Le bilan de
cholestase n’était pas perturbé sous traitement et indépendamment de la
consommation éthylique.
Le traitement dissocié a été démarré après la cytolyse hépatique chez 11% des
patients du G2 contre 1% chez les patients du G1 mais sans différence significative
(p=0,098).
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