Page 167 - Livre électronique des RFTP 2023
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P108. RAMADAN ET ASTHME : QUEL IMPACT ?
R. KADDOUSSI, A. GHOURABI, W. GHRIBI, H. BEN SALEM, A. BEN SAAD, K. FELHI, S.
KSISSA, A. ZAARA, L. LOUED, S. JOOBER, S. CHEIKH S. M’HAMED, N. ROUATBI
SERVICE DE PNEUMOLOGIE, CHU FATTOUMA BOURGUIBA, MONASTIR, TUNISIE
INTRODUCTION : Le mois de Ramadan est un mois sacré pour les musulmans
durant lequel les croyants jeûnent de l’aube au coucher de soleil, en s'abstenant
de manger et de boire. Les guidelines sur l'asthme insistent sur l'utilisation régulière
de médicaments pour contrôler les symptômes, ainsi que sur l’importance de
l’éducation thérapeutique. Cependant, cette observance au traitement est
généralement difficile à assurer pendant le mois de Ramadan vu les changements
dans la routine quotidienne et les croyances religieuses.
PATIENTS ET METHODES : Nous avons réalisé une étude rétrospective
analytique dans le service de pneumologie CHU Fattouma Bourguiba de Monastir
durant le mois de ramadan 2021, auprès de 51 patients asthmatiques afin d’étudier
l'effet du jeûne sur l’observance du traitement.
RESULTATS ET DISCUSSION : Il s’agissait de 51 patients dont 26 hommes (12 sont
tabagiques) d’âge moyen de 37,4 +/- 10,9 ans.
Tous les patients étaient traités par béta2mimétiques courte durée d’action
associés chez 43 patients à des corticoïdes inhalés. En dehors du mois de
Ramadan, 22 patients avaient un asthme contrôlé. Pendant le mois de Ramadan, 29
patients avaient présenté une dyspnée sifflante, 17 avaient un recours plus fréquent
au Béta 2 mimétiques et 6 un recours aux urgences. Un arrêt du traitement était
objectivé chez 14 patients.
L’analyse uni variée montrait que les facteurs influençant l’observance
thérapeutique étaient : le sexe (p=0,04), le niveau socio-économique (p=0,01), la
tolérance au jeûne (p=0,05), la présence d’une dyspnée sifflante (p=0,04), le réveil
nocturne (p=0,02) et le contrôle de l’asthme avant le Ramadan (p= 0,01).
CONCLUSION : Malgré les textes clairs de droit religieux musulman (fatwa),
stipulant que les traitements inhalés ne rompent pas le jeûne, les patients
asthmatiques ont tendance à les arrêter d’où l’intérêt d’élaborer des programmes
d’éducation thérapeutiques spécifiques.
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