Page 55 - Livre électronique des RFTP 2023
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P25. ÉVALUATION DU PROFIL DES PATIENTS
PRÉSENTANT UN SYNDROME POST-COVID
W. MEDI, S. MEJDOUB FEHRI, A. HAMDI, R. AMMAR, H. KWAS
SERVICE DE PNEUMOLOGIE, HOPITAL UNIVERSITAIRE DE GABES
INTRODUCTION : Le syndrome post-COVID-19 est défini par la persistance des
symptômes au-delà de 12 semaines après l’infection et ceci en dehors de tout
diagnostic alternatif, quel que soit le statut viral. Il se caractérise par la non-
spécificité et la grande hétérogénéité des symptômes respiratoires présentés par
les patients.
Notre but était de décrire ces signes et de déterminer les facteurs prédictifs de ce
syndrome.
METHODES : Il s’agit d’une étude prospective observationnelle et analytique
colligeant 83 patients ayant et suivis à 3 mois après une infection à SARS-CoV-2 à
la consultation de pneumologie à l’hôpital universitaire de Gabès.
A 12 semaines de l’infection, nous avons considéré deux groupes :
(G1) : quarante-sept patients présentant le syndrome post-COVID-19
(G2) : trente-six patients asymptomatiques
RESULTAT : Au cours de l’évaluation clinique après 12 semaines de l’infection, 47
patients (56,6%) ont été jugés porteurs de syndrome post-COVID-19. Le sex-ratio
chez ces patients était de 1,23. La moyenne d’âge était de 56,5ans ± 9,9. Les
symptômes rapportés étaient dominés par la dyspnée d’effortdans 47cas (68,2%),
suivie par la fatigue dans 33cas (40%) et la toux sèche résiduelle dans16 cas (19 ,3%).
Le syndrome d’hyperventilation et l’oppression thoraciques étaient notés dans 19
cas (22,9%) et 15cas (18%) respectivement. En comparant les données des patients
présentant un syndrome post COVID-19 (G1) aux patients asymptomatiques(G2),
nous avons noté que dans (G1) les comorbidités étaient plus fréquentes sans
différence significative : l’HTA (25,5% vs 22,2% ; p = 0,6), diabète (14,9% vs 8,3% ; p=0,8)
; cardiopathie (10,6% vs 8,3% ; p= 0,042), obésité (38,3% vs 36% ; p=0,52).
En revanche la durée d’hospitalisation était significativement plus prolongée dans
(G1)(8,2 jours vs 3,7 jours, p = 0,02). Elle était retrouvée comme un facteur prédictif
de syndrome post-COVID -19 en étude multivariée (OR=1,2 [1,01-3,19] (p= 0,002),
IC=95%).
CONCLUSION : Qu’il s’agisse d’une forme bénigne ou d’une forme grave, le
COVID-19 pourrait avoir des répercussions à moyen et à long terme sur le système
respiratoire. Des études plus larges sont indispensables pour mieux identifier les
facteurs prédictifs de ce syndrome.
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